Le balancement de l’éléphant
Tenez-vous debout, la tête droite, les bras tombants et les doigts pendant librement, comme oubliés. tenez vos pieds à plat, parallèle, à 25 cms l’un de l’autre.
Lentement, vous faites porter alternativement tout votre poids d’une jambe sur l’autre, en tournant le buste d’un quart de tour et en laissant le pied qui ne "porte" plus, se lever sur sa pointe. le pied qui "porte" doit simplement pivoter sur le talon, la jambe d’appui restant droit pendant qu’elle accompagne la rotation du buste. Pendant que vous exécutez ces mouvements, avec souplesse, votre cou et votre tête suivent. Vos épaules laissent vos bras osciller, selon leur inertie propre.Comptez les phases de ces mouvements, à haute voix et en mesure : 1 au départ, 2 et 3 sur le quart de tour à gauche, 4 et 5 pour revenir de face, 6 et 7 sur le quart de tour à droite, 8 et 9 pour revenir de face et recommencez. Efforcez-vous d’énoncer les chiffres d’une voix bien timbrée : cela vous amène à respirer sans arrêt et régulièrement, à ébaucher cette extension de souffle, que le yoga appelle prânayama et qui est éminemment décontractante.
Mentalement, efforces-vous de le vivre comme une danse ; suivez-la avec plaisir ; vous savez déjà probablement, combien il est apaisant de chantonner, en écoutant un disque de valse lente.
Assurez-vous que votre cou, vos épaules et votre thorax sont totalement passifs. Continuez de compter, à raison d’un nombre toutes les deux secondes environ. peu à peu votre respiration s’adapte au mouvement.
Inspirez sur 1 et 2, expirez sur 3 et 4, inspirez à nouveau sur 5 et 6, expirez sur 7 et 8. Sur 9 le cycle recommence. Au bout d’un moment, votre attention s’amenuise et votre regard ne ’note’ plus les objets sur lesquels il s’appuie. puis toutes vos petites contractions disparaissent, vos vertèbres sont plus souples, vos organes internes ont repris leurs positions normales. Vos yeux surtout, oubliés pour un temps, recommencent à utiliser leur motilité involontaire, ces myriades de petits mouvements instinctifs, qui adaptent la vue, sans fatigue. Vous savez qu’ils le font lorsque c’est le panorama de la pièce qui vous semble passer devant vous, comme un train sur une voie, de droite à gauche et de gauche à droite. Si un léger vertige apparaît, arrêtez de regarder les objets défiler. laissez le balancement vous ‘agir’ et pas l’inverse. Le Dr Bates disait : ‘laissez glisser le monde extérieur’.
Une cinquantaine de balancements chaque matin suffit pour décontracter complètement tous ceux qui ont un sommeil agité ou intermittent. Une autre cinquantaine de balancements, avant de vous coucher, vous donne un sommeil si équilibré qu’il réconcilie les plus piètres dormeurs avec leur lit.
in ‘yoga des yeux’ de Margaret Darst Corbett, guide Marabout
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